Le nouvel esprit du capitalisme, à l’âge de l’accélération numérique.
Conférence publique de l’économiste Daniel Cohen, directeur du département d’Economie de l’ENS.
La société industrielle était parvenue à sceller l’unité d’un mode de production et d’un mode de protection, à la manière des sociétés féodales… Aujourd’hui, la nouvelle économie numérique installe un modèle productif à « coût-zéro », totalement disruptif. Des logiciels bon marché absorbent les tâches routinières, quelque soit leur niveau de sophistication, du jeu d’échecs aux transactions boursières en passant par les distributeurs de billets. Google fait conduire des voitures par des ordinateurs. Au Japon, des robots s’occupent des personnes âgées. La tension nerveuse des humains est poussée à des niveaux inédits pour échapper à la marée montante du numérique, comme si toute activité qui tend à se répéter était par avance condamnée à être remplacée par un logiciel. Pour reprendre une formule de Pierre Legendre, juriste et psychanalyste, l’homme moderne vit « au dessus de ses moyens psychiques ». La question qui se pose, plus que jamais est simplement la suivante: comment réconcilier la croissance à l’âge numérique avec l’idée de progrès, dans sa double signification matérielle et morale?
Daniel Cohen est un économiste français.
Il est directeur du département d’économie à l’École normale supérieure, et professeur à Paris I et à l’École d’économie de Paris dont il est le vice-président. Il est aussi directeur du Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP).
Membre du Conseil d’analyse économique (CAE) auprès du Premier ministre et conseiller scientifique auprès du Centre de développement de l’OCDE. Il s’intéresse en particulier à l’économie des pays en développement, à leur dette et leur productivité. Daniel Cohen se définit comme un économiste pragmatique.
Il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages dont plusieurs ont été primé, comme « Homo Economicus », chez Albin Michel, meilleur livre d’économie 2012. Son dernier ouvrage, « Le monde est clos et le désir infini » est paru aux mêmes éditions en 2015.
Il est par ailleurs éditorialiste au Monde.
Ecole normale supérieure, 45 rue d’Ulm, Salle Dussane, de 14h à 16h.
Entrée libre dans la limite des places disponibles