Walter Benjamin proposait la notion d’aura pour caractériser l’authenticité de l’œuvre d’art artisanale, en opposition avec le dynamisme du cinéma, œuvre industrielle. En étendant l’idée d’aura à la mémoire des trajets historiques accompagnant les productions culturelles, la nouvelle disponibilité des œuvres dans l’espace numérique pose la question de l’évolution de leur réception. Entre socialisation des singularités et algorithmes, les formes d’accompagnement attentionnel connaissent aujourd’hui une mutation historique. Celle-ci un élément-clé de la recomposition du paysage culturel.
Né en 1961, André Gunthert est enseignant-chercheur, maître de conférences en histoire visuelle à l’EHESS depuis 2001. Spécialiste d’histoire de la photographie, il a élargi son champ d’étude aux usages sociaux des images, et compte parmi les premiers à avoir interrogé leur basculement dans l’ère numérique. Soulignant le travail de la réception, ses recherches actuelles visent une compréhension globale de la culture visuelle contemporaine.
Fondateur de la revue Etudes photographiques en 1996, il a notamment dirigé avec Michel Poivert L’Art de la photographie (Citadelles-Mazenod, 2007). Son dernier ouvrage, L’Image partagée. La photographie numérique (Textuel, 2015) propose une première histoire de la réception de l’image numérique. Il publie régulièrement ses travaux récents sur le blog l’image sociale.
CONFÉRENCE LE 14 AVRIL DE 14H À 17H
ENS ULM – SALLE JEAN JAURÈS